qafila khamisa

Chinguetti-Tidjikja (Mauritania)


JOURNAL

 

 1. introduction

Le but du Projet Qafila était de parcourir les anciennes routes de caravanes sahariennes mais en raison des conflits dans cette région, nous avions dû nous concentrer uniquement sur le territoire marocain. Depuis 2016, nous avons fait Tissardmine (Errachidia)- Tighmert (Guelmim) en quatre étapes.

En 2020, juste avant la pandémie, j'ai eu l'occasion de visiter la Mauritanie avec deux amis (Ahmed Dabah et Younès Rahmoun) et nous avons eu la chance de rencontrer Zaida Bilal, la propriétaire de l'Auberge Vasque à Ouadane. Pendant notre séjour, elle nous avait expliqué qu'elle organisait des randonnées pour les touristes autour de Ouadane, alors j'ai pensé qu'elle pourrait m'aider si jamais je décidais de réaliser Qafila Khamisa en Mauritanie, en profitant de la première édition de Caravane Ouadane que nous allions organiser avec elle, Zeinart, Teranim, Caravane Tighmert and Marsad Drâa.

La rive sud du Sahara a toujours été à notre horizon depuis les premières rencontres avec Mokhtar à M'hamid el-Ghizlane (Maroc), nous racontant les routes qu'il suivait lorsqu'il voyageait avec des caravanes vers la Mauritanie et le Mali dans les années 80, également à cause du patrimoine partagé entre le Maroc et la Mauritanie, et notamment entre les régions de Noul Lamta (Guelmim) et de l'Adrar. De plus, les recherches nous ont conduit à des cartographies historiques montrant ces itinéraires (la plupart de ces plans sont issus de David Rumsey Historical Map Collection). C'est pourquoi, une fois que nous avons vu l'opportunité de venir en Mauritanie pour élargir nos recherches, nous avons décidé d'organiser Qafila Khamisa entre les régions de l’Adrar et Tagant.

Il y a eu un autre facteur important qui nous a incité à venir en Mauritanie; Théodore Monod. Après avoir lu certains de ses livres (Méharées), articles sur son travail et visionné quelques documentaries, il était clair que nous devions explorer, à notre manière et avec nos moyens, cette partie du désert du Sahara.

En comparant les anciennes routes de caravanes qui apparaissent dans l'ancienne cartographie du 19ème siècle et les routes que Monod suivait lors de ses expéditions, j'ai pensé qu'il serait possible d'aller de Tichitt à Ouadane. Ainsi, j'ai demandé à Zaida si elle connaissait quelqu'un qui pourrait me guider. Quelques semaines plus tard elle avait trouvé deux nomades de Tichitt (de la tribu Nemadis), ils lui ont même envoyé le nom des puits par lesquels il faudrait passer:

1. Tichitt / 2. Zig / 3. le Gouia / 4. ouad Ilge / 5. El Moumediya / 6. Toieserdemte /7. Ajrawa / 8. Echgeitim / 9. Tewenchret / 10. Ouadane

 

Deux jours avant le départ, la mère d'un des nomades est tombée malade du COVID et n'a plus pu m'accompagner, alors que tout était prêt, les deux nomades et les trois chameaux pour parcourir les 480 km qui séparent Tichitt de Ouadane. Zaida a essayé de trouver quelqu'un d'autre pour le remplacer, mais dans ce court laps de temps, ce n'était pas possible. Elle a également essayé de trouver quelqu'un de Tidjikja, mais encore une fois, ce genre de voyage demande un certain temps de préparation, notamment pour trouver les chameaux appropriés.

Un jour plus tard, Zaida m'a dit qu'elle avait parlé à un guide à Chinguetti qui était presque prêt à partir avec moi, il avait déjà un chameau, mais il avait besoin d'en trouver un autre et cela pourrait lui prendre quelques jours pour le trouver. J'étais un peu déçue mais en fait, ce que je voulais c'était marcher dans le désert et j'avais appris que parfois c'est le désert qui décide pour vous où aller et comment.

Finalement nous allions marcher de Chinguetti à Tidjikja, 280 km qui ont nécessité 13 jours. La caravane a été organisée par l'Auberge Vasque chez Zaida avec la collaboration de Zeinart.

Première option, Tichitt-Ouadane, 480 km et 20 jours

Deuxième option, Chinguetti-Tidjikja, 280 km et 13 jours

Ce que vous trouverez ici, c'est le récit du voyage à travers une archive composée de textes, dessins, plans (analogiques et numériques), images (analogiques et numériques) et vidéos. En ce qui concerne les textes, il faut les considérer plutôt comme des notes, et non pas comme un texte narratif. 

 


Credit videos, pictures, texts and drawings: Carlos Perez Marin